Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/134

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Et ce disant, elle lui montra le poing et s’éloigna rapidement en laissant le bailli comme pétrifié !

« Non vraiment ! c’est bien le diable qui est là-dessous ! » pensa-t-il en se grattant rageusement la nuque.

— Nous le tenons ! s’écrièrent les dizainiers qui entrèrent en ce moment.

— Qui tenez-vous ? demanda le bailli.

— Le diable en touloupe retourné.

— Amenez-le, s’écria le bailli, en saisissant le prisonnier par la main. — Êtes-vous fous ? mais c’est l’ivrogne Kalenik !

— Pas possible ! c’est nous-mêmes qui l’avons empoigné, maître bailli, répondirent les dizainiers. Les satanés gars nous ont entourés dans la ruelle ; ils se sont mis à danser en s’accrochant à nos vêtements, à nous tirer la langue et à nous arracher les mains !… Que le diable les emporte !… Et comment, au lieu et place de l’un d’eux, a-t-on substitué ce corbeau ?… Dieu le sait…

— En mon nom et au nom de tout le mir que je représente, ordre est donné, dit le bailli, de saisir immédiatement le brigand et,