Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/183

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lard devant lui. La sueur inonde son visage et il reste exténué à sa place.

Que ne faisait pas Pidarca ? Elle demandait conseil aux guérisseurs ; elle faisait couler le perepolokh, cuire la soniachnitsa[1] ; rien ne soulageait Petrus !

L’été passa ainsi. Nombre de Cosaques avaient déjà fauché et récolté. Nombre d’autres, plus hardis, étaient partis en excursion. Des bandes de canards sauvages se pressaient encore sur nos marécages, mais déjà depuis longtemps, les roitelets avaient disparu. Les steppes prenaient leur teinte rouge d’automne. Çà et là, semblables à des bonnets de Cosaques, des meules se montraient dans les champs. Sur la route on rencontrait des char-

  1. On fait en Ukraine couler le perepolokh quand quelqu’un s’effraie et que l’on veut savoir qui en est la cause : on jette du plomb fondu ou de la cire dans l’eau froide et la figure ou l’image que ce liquide prendra est justement celle qui a fait peur au malade ; après cela la frayeur doit cesser. On fait cuire la soniachnitsa pour, faire passer le mal de cœur et le mal de ventre. À cet effet on allume de l’étoupe, on la jette dans un gobelet et on la renverse dans une cuvette pleine d’eau posée sur le ventre du malade ; puis, après certaines paroles murmurées, on lui donne à boire une cuillerée de cette eau. (Note de l’Auteur.)