Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/154

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Ô magnifique horreur de l’Été sous-marin,
Danses des poulpes bleus devant les fleurs voraces
À travers les cristaux lunaires qu’ils embrassent
Au lent balancement des merveilleux jardins !….

Dans sa sérénité qui paraît éternelle
La mer brûlante cède au rêve aérien.
Vois, elle se soulève, elle s’argente, et rien
N’est venu révéler ce qui s’agite en elle.

Les Ourses, les Gémeaux, le Lynx et le Serpent
Au-dessus de ses eaux déroulent leurs dorures,
Elle rêve, tandis que dans sa chevelure
Les pieuvres de l’Été se mêlent en rampant.

Alors la regardant, respirer sous les palmes,
Comme nous l’aimerons, cette gorgone d’or
Qui, mêlant tant de charme aux pièges de la Mort,
Se balance à la fois si perfide et si calme.