Page:Goldenweiser - Le Crime comme peine, la peine comme crime.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’homme pouvait trouver une situation dans laquelle, tout en restant oisif, il se sentirait utile et remplissant son devoir, il aurait découvert un côté de la félicité primitive. Et c’est d’un état semblable d’oisiveté obligatoire et irréprochée que jouit une classe entière, la classe militaire ».

Il faut donc voir dans la peinture que nous fait maintenant Tolstoï du tribunal, des traits pris sur le vif de la réalité. Tout le monde est loin de les remarquer, mais Tolstoï, lui, les a vus aussitôt qu’il a jeté son regard observateur de ce côté. La confirmation de cette observation de Tolstoï concernant la tendance des tribunaux criminels, peut être trouvée dans une source, sinon inattendue, du moins convaincante : « Les résultats de la statistique criminelle russe pendant une période de vingt ans » (1874-1894) édités par le ministère de la justice, à l’endroit de cet ouvrage où est noté le pour cent relativement considérable des acquittements prononcés par les juges de paix du district de Varsovie. Ce fait y trouve son explication dans ce que, par suite de l’absence d’ordre dans la mise en jugement des causes dépendant du ressort des juges de paix, alors que des accusations mal fondées ne devraient pas du tout être amenées aux débats, il leur arrive également d’examiner en substance des affaires semblables, augmentant de cette façon le nombre des verdicts d’acquittement.

Comme conclusion, l’auteur de cet ouvrage prononce, à la page 87, à la défense des juges de paix, la sentence suivante, comme mesure des exigen-