Page:Goldenweiser - Le Crime comme peine, la peine comme crime.djvu/72

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ils ne démentiront pas le moindre détail du véridique et émouvant tableau de la condamnation de Catherine Maslow, étant non le résultat de l’application plus ou moins exacte de la procédure judiciaire, mais le fruit de l’indifférence et de la cupidité dans les rapports des hommes envers leur prochain, dont le représentant typique dans l’organisation actuelle est, pour Tolstoï, le tribunal criminel en général.

En Angleterre, par exemple, jusqu’à John Howard, on trouvait déplacé d’entrer dans l’appréciation et l’analyse des causes engendrant les épidémies mortelles dans les prisons et autres lieux de détention. On considérait cela comme déplacé parce que ces épidémies étaient attribuées alors à un fléau divin s’appesantissant justement sur ces pécheurs. Comme nous sommes déjà loin de ce point de vue en recherchant divers perfectionnements pour la ventilation des prisons et autres exigences d’hygiène afin de prévenir les tristes suites d’un régime forcé ! Dans l’appréciation de ces suites, Tolstoï va certainement bien plus loin encore.

Pour Nekludoff, les cas d’insolation frappant les détenus pendant le trajet au lieu de leur déportation, par suite de ce qu’on les fait sortir sous les rayons d’un soleil ardent après être restés tout l’hiver enfermés, équivalent à un assassinat prémédité.

« Pourquoi et qui a-t-on tué ? lui demande sa sœur Nathalie Iwanowna entendant ses paroles :