Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/362

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Le Lieutenant.

Sachez si cette compagnie veut nous faire l’honneur de manger avec nous.

Le Garçon.

Le Monsieur s’est mis sur un lit, et dort pour l’instant. Quand le dîner sera prêt, je le lui dirai.

Le Marquis.

Allons, dépêchez-vous.

Le Garçon.

Oui, Monsieur. (Il va pour sortir.)

Le Lieutenant.

Avez-vous de bon vin ?

Le Garçon.

Si Monsieur veut de Montferrat, j’en ai d’excellent.

Le Lieutenant.

Eh bien, oui : nous boirons du Montferrat.

Le Garçon.

Monsieur sera obéi. (Il sort.)


Scène II.

LE MARQUIS et le LIEUTENANT.
Le Lieutenant.

Allons, mon cher Marquis, de la joie ; vous qui volez au-devant de l’hymen, vous devriez, ce me semble, être un peu plus gai que cela.

Le Marquis.

Je le devrais, j’en conviens. Mais je n’ai point encore vu l’épouse que l’on me destine, et cela me donne à penser. Elle est, m’a-t-on dit, passablement belle, douce et aimable. Je meurs d’envie cependant d’en juger par moi-même.