Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/414

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Le Baron.

Ce n’est pas être gentilhomme, que de soupçonnez un galant homme.

Le Comte.

Je suis gentilhomme, et je ne me repens pas de mes soupçons.

Le Baron.

Rendez-moi raison de l’injure que vous me faites.

Le Comte.

Je suis à vous ; et je vous prouverai l’épée à la main… (Il va pour entrer dans sa chambre.)


Scène XI.

LA COMTESSE, et les Précédens.
La Comtesse.

Au nom du ciel, arrêtez, mon père !

Le Comte.

Fille ingrate ! le voilà donc révélé le grand secret de votre obstination ! voilà celui qui vous encourage à me désobéir ! voilà l’objet de votre flamme, et l’amant qui vous rend odieuse jusqu’à l’idée d’un autre époux !

Le Baron.

Ah ! plût au ciel qu’il dît la vérité.

La Comtesse.

Non, mon père ; vous êtes dans l’erreur. Personne n’a eu l’audace de me conseiller à ce sujet, et je ne suis pas fille à me laisser vaincre ou persuader avec tant de docilité. Mon cœur est libre encore, et ma liberté m’est si chère, que j’ose la préférer