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Comédie.

Don Ambroise.

Et moi le vôtre Monsieur.

Le Chevalier.

Je vous suis dévoué pour la vie. (Il sort.)


Scène X.

DON AMBROISE, ensuite DON FERNAND.
Don Ambroise.


Bon voyage ! il commençait à me fatiguer. Je suis un fin renard ! À ce que je vois, il y a entre lui et moi la différence d’un forçat à un marinier. Que la peste te crève ! quel long détour il a pris pour m’attraper ! je le croyais d’abord un modèle de générosité, et j’ai fini par ne trouver en lui que le plus méprisable des avares. Il n’en est pas ainsi de moi : l’avare n’est pas celui qui cherche à conserver ce qu’il possède, mais l’ame basse qui convoite ce qu’il n’a pas.

Don Fernand.

Seigneur don Ambroise…

Don Ambroise.

Le courrier est arrivé ?

Don Fernand.

Oui, Monsieur. J’ai une lettre de mon père…

Don Ambroise.

Et de l’argent ?

Don Fernand.

Et de l’argent.