Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/150

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choses de la terre, mais ne s’y attachant pas, allant au delà : le regard du recueillement de la douleur, endormi tout ouvert.


Lelio di Novellara. — Les fouds roux, et comme poncés de Rembrandt, mouvementés de montagnes, légèrement azurées à la Breughel, quelque chose comme si, d’un Salvator aux terrains brûlés, se levaient les cimes de glaciers, que le Vinci affectionne pour ses lointains.



Michel Ange. — « Les Parques » coloris livide, dans lequel le dessin sèchement anatomique de Verocchio ne laisse jaillir aucune audace du violent sculpteur.


Titien. — Un portrait de femme d’une beauté opulente, aux épais sourcils, aux grands yeux noirs, aux cheveux crespelés et reflétés de carmin, et dont une mèche vient mourir, à droite sur le cou : un portrait dans la douce gamme de la pâle chair du visage italien avec ses pommettes brillantes.

Sous deux doigts de dentelle, sa puissante gorge à la blancheur mate, se montre dans l’ouverture d’une robe de brocard bleu, passequillé de velours noir, agrémenté