Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


et à qui l'on permet de se déguiser avec des serviettes, des torchons de cuisine.

À côté de ce bal de la Pergola, mon Dieu, notre bal, de l’Opéra : cette Bourse de la fille, celtte fortune de Verdier, cette rente de Ricord !

Oh ! mon peuple parisien, mon grand peuple excessif, toi qui pousses la danse jusqu’à l’épilepsie, le souper jusqu’à la saoulerie et au mal de mer, l’amour jusqu’à la v…, que dirais-tu de ces bonnes gens, qui s’amusent à s’amuser vertueusement, qui exécutent des solos de la pastourelle sans se démancher le torse, qui cassent une pauvre croûte dans une loge… et se couchent sans voir leur chambre danser !

Le sentiment de vie aimante, d’animation tendre, de caresse de la main, existe avant le Vinci. Chez le Verocchio, son maître, et dans quelques sculptures postérieures, on trouve des mains sentimentales, des mains maigres admirablement effilées, des mains, mères des mains dessinées par Watteau, et dont Raphaël interrompit la chaîne, par ses belles mains bêtes, aux doigts en académiques fuseaux.

Deux emplacements d’illustres boutiques, qu’on vous montre : la boutique de Maso Finiguerra, l’inventeur de la gravure ; la boutique de Burchiello, l’inventeur