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ANNÉE 1876




Samedi 1er janvier 1876. — J’entre maintenant, avec terreur, dans l’année qui vient. J’ai peur de tout ce qu’elle a de mauvais, en réserve, pour ma tranquillité, ma fortune, ma santé.

Vendredi 7 janvier. — Chez Daudet, gai et charmant dîner, autour d’une soupière de bouillabaisse et d’un rôti de grives de Corse. Tout le monde se sent coude à coude avec des sympathiques, et l’on mange mieux, entre talents qui s’estiment.

La satisfaction de Flaubert éclate dans des violences de paroles, sous lesquelles la gentille Mme Daudet paraît peureusement rapetisser, la satisfaction de Zola s’expansionne dans le bonheur, bien naturel, de voir la fortune et l’argent prendre le chemin de son intérieur.