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C’est suivi d’une scène, cherchée dans la réalité, d’une scène du noyé, du macchabée à palmes vertes, rapporté dans la cour de l’Institut.

Mardi 6 juillet. — Spuller, ce gros homme matériel, quand il parle de Gambetta, c’est avec une tendresse touchante, et cette tendresse apporte à ce qu’il dit, une éloquence de cœur, pleine d’intérêt.

Ce soir, il nous entretenait du discours de Gambetta à l’École polytechnique de Bordeaux, de son discours au Mans applaudi par deux larmes coulant sur la figure de l’amiral Jauréguiberry, de ses speechs, à la portière des chemins de fer, où soudainement réveillé, il trouvait des paroles superbes pour les vingt ou trente personnes, réunies sur la voie.

Je n’ai pu m’empêcher de lui dire, qu’il devrait écrire ce qu’il parlait, qu’il ferait quelque chose de très beau littérairement, et même de très utile, à la mémoire de son ami. Il m’a répondu qu’il l’avait tenté plusieurs fois, qu’il n’avait pas réussi, enfin qu’il n’avait jamais été satisfait de ce qu’il avait fait.

Jeudi 15 juillet. — Ces neuf voyous qui, après avoir violé cette malheureuse marchande, lui ont mis le feu au ventre : ça fait peur. Voici les Gugusse