Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/161

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théâtre : c’est pour l’intelligence des cabotins et des cabotines, la traduction en langue vulgaire, de toutes les situations où ils se trouvent, et la façon d’en sortir. Ainsi il aura, pour le mouvement moral d’une personne, qui se retire d’une combinaison, dont on l’entretient, la formule : « Vous êtes dans de la fumée de tabac, n’est-ce pas… et vous cherchez à respirer au dehors ? »

Jeudi 11 novembre. — Une folie que la gaieté tourbillonnante de Cerny aux répétitions. Porel disait que sa qualité était d’être de l’essence d’une Parisienne, et d’une Parisienne des vieux boulevards.

Il y a vraiment chez Porel, une ambition d’art bien méritoire, quand on le compare aux purs hommes d’affaires du théâtre. Il nous dit : « Oui, oui, je voudrais gagner de l’argent, pour me payer un four avec une œuvre que j’aimerai, une œuvre de talent ! » Et il ajoute : « Au fond, je sais aussi bien qu’un autre, comment on gagne de l’argent au théâtre… et si ça ne va pas, ce que je vais jouer, je me rejetterai sur un Fils de famille. »

Samedi 13 novembre. — C’est bien curieux les variations du jeu au théâtre. Hier les acteurs troublés