Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/218

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et me trouve si faible ce matin, que, craignant de n’avoir plus la force de m’en aller demain, je pars convoyé par Léon, comme médecin auxiliaire.

Mercredi 10 août. — Paul Margueritte vient m’apporter la première partie de Paul Gefosse, parue dans la Lecture. Il me parle de son incertitude dans la bonté de ses œuvres, dans son succès, dans son avenir, comparant ce timide et malheureux état d’âme, à la pleine confiance de Rosny, ne doutant pas un seul moment, avec l’aide de quelques circonstances favorables, de sa pleine réussite future.

Jeudi 18 août. — À mon grand étonnement, en ouvrant, ce matin, le Figaro, je trouve en tête une exécution littéraire de Zola, signée des cinq noms suivants : Paul Bonnetain, Rosny, Descaves, Margueritte, Guiches. Diable, sur les cinq, quatre font partie de mon grenier !

Léon Daudet vient me prendre pour me conduire chez Potain, auquel il a demandé un rendez-vous pour moi.

Longue attente, dans ce roulement de voitures du boulevard Saint-Germain, dans ce bruit et cette trépidation de la vie parisienne, pendant laquelle vous vous demandez, si bientôt quelques mots, quelques