Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/263

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une maison de banlieue, entrevue par hasard, et lui faisant passer deux ou trois mois d’hiver, en cette location d’été.

Enfin il se guérit de sa maladie nerveuse, en se livrant à des promenades à pied de six heures, passant toujours par les mêmes routes, en évitant ainsi l’inquiétude des nouveaux et inconnus chemins. Il me dit que l’habitation à Asnières lui a fait beaucoup de bien, que le voisinage de l’eau l’a calmé, et que, tous les matins, il va faire un tour de dix minutes, au bord de la Seine, et qu’il revient de cette promenade avec un singulier bien-être.

Jeudi 1er mars. — Le côté Pompes Funèbres dans les journaux ! On parlait, ce soir, des cartons du Figaro portant : Affaires en souffrance. Ce sont les articles faits d’avance sur les gens qui sont en train de mourir, et qu’on garde, même quand ils réchappent, pour éviter de payer un autre article dans l’avenir. Et il était question des expressions employées ad hoc. On dit c’est : un mort d’un écho, pour le distinguer du mort des simples informations, dont l’enregistrement dans les colonnes du Figaro, est payé de quelques sous moins cher la ligne, que le premier.

Dimanche 4 mars. — Un mot qui peint l’érotisme cérébral, dans lequel est plongé ce pauvre Burty. Il rencontre, il y a un mois, Céard, et lui dit : « Je suis