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bougresse, ne voie pas les deux larmes qui me sont montées aux yeux.

Dimanche 21 juin. — Il me vient l’idée de publier un volume tiré de mes Mémoires, sous le titre : Poésies d’un prosateur.

Lundi 22 juin. — Les cocasses, les désolées, les criminelles méditations des gens, que l’on voit assis, réfléchissant sur les bancs des squares.

Mardi 23 juin. — Je souffre peut-être pour la première fois, depuis la mort de mon frère, de me trouver seul. Quand je faisais des romans, que je créais des personnages, ma création me tenait compagnie, faisait ma société, peuplait ma solitude ; je vivais avec les bonshommes et les bonnes femmes de mon bouquin. L’Histoire avec ses personnages défunts, ne vous donne pas cette illusion, cette hallucination, si vous voulez.

Jeudi 25 juin. — Sur le coup de sept heures, je