Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/110

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bras ; puis devant un fournisseur de cordes à boyaux pour archets, dont les volets étaient peints de grands violons, couleur de sang ; puis enfin devant une palissade renfermant les ruines d’une construction effondrée. Et cela fait, Élisa recommençait... avec l’ennui irrité de revoir, soixante fois dans une heure, les mêmes maisons, les mêmes devantures, les mêmes pierres.


La sortie d’Élisa avait lieu, quand elle pouvait l’obtenir, en ces commencements de nuits parisiennes, où le pâle faîte des maisons se perd dans l’azur décoloré d’un ciel resserré entre deux toits, tout au haut duquel tremblote une petite étoile.

Le plus souvent, Élisa était dehors, en des heures reculées, qui n’ont pour lumière, dans le lointain endormi et le ciel enténébré, que les rondes lanternes des hôtels où on loge à la nuit. Bientôt les passants se faisaient rares. Dans la rue il n’y avait plus, et encore de temps en temps, qu’un ivrogne attardé