Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/150

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bouchées de ses deux mains, elle restait des heures en un accroupissement immobile, avec de petits tressaillements lui courant le corps, pendant qu’on disait autour d’elle : « Alexandrine, elle passe sa frénésie ! »

Dans un orage où le tonnerre tomba deux fois sur l’École-Militaire, toutes les femmes, folles de peur, s’étaient réfugiées à la cave, cherchant l’obscurité, s’enfonçant la tête dans les recoins les plus noirs. Élisa et Alexandrine se tenaient aplaties dans la nuit d’un entre-deux de portes. Mais là, dans les pleines ténèbres de l’étroit réduit, il sembla à Élisa qu’il continuait à éclairer ; elle ferma les yeux, les rouvrit peureusement, s’étonna de voir une luminosité sur les cheveux d’Alexandrine, instinctivement les toucha, éprouva comme un picotement au bout des doigts.

― Ah mon chignon ! dit Alexandrine, tu ne savais pas cela, oui, c’est comme le dos d’un chat, quand on lui passe dessus la main à rebrousse-poil..., mais