Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/169

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XXXII

Élisa vivait donc ainsi, souffrant tout ce que pouvait faire souffrir un pareil état physique dans une semblable profession lorsqu’un soir, un soldat de ligne monta dans sa chambre. Il revint, et souvent, et chaque fois qu’il revenait, il apportait à Élisa un bouquet d’un sou. Un bouquet à une prostituée comme elle... des fleurs, des fleurs, quel homme avait jamais songé à lui en offrir... et là où elle était !...

Pourquoi et comment, du don de ces méchants petits bouquets, l’amour naquit-il chez cette femme qui n’avait jamais aimé ? Cela fut cependant, et quand Élisa se mit à aimer, elle aima avec la passion que les filles mettent dans l’amour.