Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/173

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elle s’habillait longuement, et cependant se trouvait prête, longtemps avant que son amant arrivât.

Elle partait enfin sous les regards de toutes les femmes de la maison, la suivant de l’œil, derrière les persiennes fermées. Une main, la paume appuyée à plat sur sa hanche droite et les cinq doigts enserrant la moitié de sa taille mince, Élisa marchait avec un coquet hanchement à gauche, une ondulation des reins qui, à chaque pas, laissait apercevoir un rien de la ceinture rouge attachant en dessous sa jupe lâche. Elle trottinait ainsi, un peu en avant de l’homme, la bouche et le regard soulevés, retournés vers son visage.

Elle était nu-tête, le chignon serré dans un filet que traversaient les petites boules d’un grand peigne noir, tandis que le reste de ses cheveux, laborieusement frisés et hérissés, lui retombait sur le front comme une touffe d’herbes. Elle avait un caraco de laine noire avec une bordure d’astrakan à l’entournure