Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/179

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pour de bon. La guillotine ne lui couperait pas le cou. Son corps, en deux morceaux, ne serait pas couché dans la froide terre qu’elle voyait couverte de neige... Demain, avant le jour, les curieux battant la semelle sur la place de la Roquette, en attendant son exécution, ne la réveilleraient plus... Elle vivrait !...

« Oui le train était parti... Elle s’éloignait de la place de la mort... On ne voulait pas décidément la faire mourir. Au fait, qu’est-ce qu’on lui avait dit là-bas... elle n’avait compris qu’une chose, c’est qu’elle ne mourrait pas... Ah ! maintenant elle se rappelait. Une cloche, qu’on avait baptisée, dans une paroisse, le curé qui avait demandé sa grâce... Elle vivrait ! Ah ! ah ! elle vivrait. » Et elle partit d’un éclat de rire strident.

Toute honteuse, aussitôt, elle fouillait de ses regards l’ombre autour d’elle. En montant, elle n’avait pas fait attention s’il y avait d’autres voyageuses. Elle était seule. Alors elle se