Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/185

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face d’une grille peinte en rouge toute grande ouverte. Elle gravissait alors, avec un pas qui se raidissait dans la résolution d’en finir, une ruelle resserrée entre des clôtures de jardinets, aux grands rosiers échevelés, dont l’un la faisait tressaillir, en lui égratignant le cou.

De loin, devant elle, elle pouvait lire, en lettres noires, sur le plâtre blanc d’une grande porte cochère : MAISON CENTRALE DE FORCE ET CORRECTIONNELLE.

La porte cochère s’ouvrait. Elle se figurait déjà enfermée entre quatre murs. Quand elle voyait encore du ciel au-dessus de sa tête, elle respirait longuement, presque bruyamment. Elle était dans une cour aux angles de laquelle s’élevaient quatre bâtiments neufs bâtis d’une brique à la couleur gaie. Dans cette cour balayaient des femmes en cornettes rouges, en casaquins bleus, en sabots, ― des femmes, dont les regards en dessous avaient une expression qu’elle n’avait point encore