Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/187

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Elle l’enlevait de son doigt, comme à regret, tout en regardant, sans que ses yeux pussent s’en détourner, la barrière séparant la pièce en deux : une barrière en gros pieux équarris, comme elle se rappelait en avoir vu une, autour des éléphants, un jour qu’elle avait été au Jardin des plantes.

Fixant la fermeture, la porte de fer, avec des narines qui se gonflaient et le hérissement d’un animal sauvage qui flaire la cage où il va être encagé, elle s’oubliait à donner sa bague, qui lui fut prise des mains.

Le guichetier avait fini de copier sur un registre un papier que lui avait remis l’un des conducteurs, quand l’autre, au grand étonnement d’Élisa, lui faisant tourner le dos à la porte intérieure de la prison, la mena par un passage, entre de hauts murs, à une petite maison dans un jardin. Après la visite, le gardien la reprenant au seuil de l’infirmerie, la ramenant près de la grande porte cochère de l’entrée, lui faisait gravir un escalier