Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/234

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Elle avait au-dedans d’elle le pressentiment qu’un malheur allait arriver, et cependant ses pieds étaient lents à la porter dehors.

Elle marchait à petits pas et, tout en marchant, avait tiré son couteau dont elle ratissait les épines des branches de rosiers qu’elle glissait dans son bouquet d’herbes des champs.

Elle était arrivée dans un angle du cimetière, le long de la loge ruinée du gardien d’autrefois, dans un endroit où le terrain s’abaissant, se relevant, avait comme des ondulations de vagues.

Deux ou trois personnes entrées par hasard, après un regard jeté en ce lieu abandonné, étaient ressorties.

Lui alors s’allongeait dans un des creux comme s’il voulait un peu sommeiller. Elle s’asseyait à ses côtés.

Et tout en arrangeant son bouquet, et en faisant passer son couteau d’une main dans l’autre, avec les caresses calmantes que les mères promènent sur le