Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/247

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cliquetaient un tas d’objets, elle en tira une queue de rat, puis elle prit longuement une prise, la prise de tabac des vieilles sages-femmes.

― Maintenant je vais te dire, je ne suis pas heureuse dans mon quartier ; tous les jours que le bon Dieu fait, on m’y cherche des contrariétés... là-dessus une pensionnaire que j’ai eue m’a dit, comme ça, que dans les Amériques on était pas si contrariant, tu comprends, fillette ?

Élisa comprenait. Elle pressentait dans la vie de sa mère de nouvelles manœuvres abortives, peut-être dans l’air des menaces de poursuites.

― Alors aïe la boutique, reprit la mère, j’ai tout lavé... mes pauvres lits ! tu sais celui de la chambre jaune, celui que j’ai fait les billets à la Villain... ils m’ont coûté gros ceux-là... oui tout lavé, tout vendu, mais j’en ai pas encore assez pour aller si lointainement... de l’argent. Je m’ai dit alors : l’enfant a bon cœur...