Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/257

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trouvait là, dans la religion, l’auxiliaire de l’autorité. Cette tendresse qu’elle appelait, Élisa ne la rencontra pas chez les sœurs. Vraiment ! on ne peut demander à ces femmes d’élection de s’abandonner tout entières au Crime, ainsi qu’elles s’abandonnent à la Misère, à la Maladie, à la Douleur. Ce serait trop exiger de ces êtres purs, aux petits péchés véniels, de se rapprocher et de se confondre dans une intimité d’âme avec l’assassine, avec la voleuse, avec toutes les scélérates amenées en leur compagnie par les verdicts des tribunaux. Les sœurs peuvent bien donner à la garde, au soulagement matériel de ces créatures, leurs forces, leur santé, leur vie, mais cela d’ému, d’attendri, de caressant à la manière d’une sœur en Dieu, cela qu’elles accordent à l’Honnêteté pauvre et au Malheur immérité, non ! Il y a là quelque chose de défendu à la perfection terrestre de la religieuse.

Supérieure, sœurs, aumônier, sans repousser