Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/282

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murs, mettant une grande tache autour des prisonnières. Et dans l’atmosphère épaisse de ce lieu, les puanteurs du cuir se confondaient avec l’odeur de la crasse d’une humanité qui ne se lave plus.

D’un côté, sur des chaises, de l’autre sur des bancs, étaient réunies en deux troupes une soixantaine de vieilles femmes qui se tenaient l’une contre l’autre dans le rapprochement, le resserrement peureux de toutes petites écolières en classe. Quelques-unes de ces femmes, encore capables de travaux de cordonnerie, taillaient des empeignes de souliers. La plupart ourlaient des mouchoirs d’invalides. Beaucoup étaient occupées à des besognes qui ne demandent plus l’attention ni le tact assuré des doigts d’une main, travaillant à l’épluchage du lin, à l’écharpillage des cordes, au délissage des chiffons.