Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/285

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sœur, au milieu de ces créatures, faisait reprendre à quelques-unes, pour quelques minutes, le labeur interrompu ; mais, presque aussitôt, elles retombaient dans leurs poses de pierre.

Dans la Cordonnerie n’existait plus ce qui se faisait remarquer parmi les détenues de tout le bâtiment : la coquetterie du madras. Sur les cheveux dépassant, malgré le règlement, un rien en dessous, la cotonnade à carreaux bleus ne s’enroulait plus avec la grâce, la correction proprette, l’adresse galante des cornettes des autres salles. Elle n’était plus le petit bout de toilette possible, où survivait ce qui restait de la femme dans la prisonnière. Sur les vieilles et sur les jeunes le mouchoir de tête se voyait posé de travers avec des cornes caricaturales qui disaient, déjà mort, chez ces vivantes, le féminin désir de plaire. Mais chez ces malheureuses, que leur sexe semblait quitter, le spectacle douloureux, c’était : le vague et le perdu des regards,