Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/298

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son visage, son cou, sa nudité d’enfant. Parfois des fleurs voletant au-dessus d’elle, et qu’emportait un souffle de vent à la dérive, ces fleurs avec de gentils ronds de bras et des attirements de mains remuant l’air et faisant de petits tourbillons, elle les ramenait toutes tournoyantes sur son corps, passant ainsi la journée, la journée entière, à se laisser ensevelir sous cette neige fleurie.

Telle était l’illusion de la misérable femme qu’on la voyait, avec les doigts gourds d’une main presque paralysée, décrire des cercles maladroits dans le vide puant de la Cordonnerie, pour amener la chute, sur elle, des blanches fleurs des cerisiers du val d’Ajol.