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OBLOMOFF.


VIII


Quand Taranntieff et Alexéeff furent sortis, et que Zakhare eut fermé la porte sur eux, il ne reprit pas sa place sur le poêle : il s’attendait à être rappelé tout de suite par le barine : il avait entendu dire à Oblomoff qu’il voulait se mettre à écrire.

Mais dans le cabinet d’Oblomoff tout était silencieux comme dans une tombe. Zakhare jeta un coup d’œil par une fente et que vit-il ? Élie était étendu sur le sofa, la tête appuyée dans la paume de sa main ; devant lui était étalé un livre. Zakhare ouvrit la porte.

— Pourquoi vous êtes-vous recouché ? demanda-t-il.

— Ne me dérange point ; tu vois que je lis, répondit brusquement Oblomoff.

— Il est temps de se laver et d’écrire, dit Zakhare sans lâcher prise.

— Oui, en effet, dit Élie, en revenant à lui. Tout à l’heure ; toi, va-t-en. J’y penserai.

« Quand diable a-t-il eu le temps de se recoucher ? » grommela Zakhare en sautant sur le poêle, « est-il leste ! »