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OBLOMOFF.

— Mais il n’est rien resté. Est-ce qu’il n’y aurait pas du jambon d’hier ? On peut le demander à Anissia, dit Zakhare. Faut-il en apporter ? dites.

— Apporte ce qu’il y a. Mais comment se fait-il qu’il ne soit rien resté ?

— Mais comme cela qu’il n’est rien resté, dit Zakhare et il sortit, tandis qu’Élie d’un air soucieux arpentait la chambre à pas lents.

« Oui, voilà bien des embarras, » disait-il doucement. « Quand ce ne serait que le plan, que de besogne encore !… Mais du fromage, il en restait, » ajouta-t-il tout pensif. « Ce Zakhare l’aura mangé, et il ose prétendre qu’il n’en est pas resté ! Et où donc se sont fourrés les kopeks ? » disait-il en furetant sur la table.

Un quart d’heure après, Zakhare ouvrit la porte, tenant le plateau à deux mains ; en entrant dans la chambre, il voulut fermer la porte avec le pied, mais il manqua son coup et n’atteignit que le vide. Le verre dégringola, et avec lui le bouchon de la carafe et le petit pain blanc.

— Tu n’en fais pas d’autres ! dit Élie. Au moins ramasse ce que tu as laissé tomber ; mais non, il reste là en contemplation !

Zakhare, le plateau en main, voulut se baisser pour ramasser le petit pain, mais durant cette opération