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OBLOMOFF.

Oblomoff avala un verre de vin sans répondre.

— Que faut-il faire, monsieur ? demanda Zakhare presque en chuchotant.

— Eh ! mais, ne t’ai-je pas défendu de me parler de cela ? dit sévèrement Élie et, se levant, il s’approcha de Zakhare.

Celui-ci recula.

— Quel être venimeux tu fais, Zakhare ! ajouta Oblomoff d’un ton expressif.

Zakhare se formalisa.

— Tiens ! dit-il, venimeux ! moi, venimeux ! je n’ai tué personne.

— Ah ! tu n’es point venimeux ! répéta Élie ; tu empoisonnes ma vie !

— Je ne suis point venimeux ! répéta Zakhare à son tour.

— Alors pourquoi m’ennuies-tu avec ce logement ?

— Que voulez-vous que j’y fasse ?

— Et moi ?

— Mais vous deviez écrire un mot au propriétaire.

— Eh bien ! j’écrirai ; patiente : on ne peut pas tout faire à la fois.

— Alors vous devriez bien écrire sur-le-champ.

— Sur-le-champ, sur-le-champ ! j’ai d’autres chats à fouetter. Tu crois donc que c’est aussi simple que de fendre du bois, que pan, pan, et c’est