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OBLOMOFF.

— Attendez un peu, donnez-moi le temps, dit Zakhare en fermant les yeux et en marmottant : Huit dizaines, et dix dizaines, dix-huit ; et deux dizaines…

— Ali ! tu n’en finiras jamais comme cela ! dit Élie ; va-t-en chez toi, présente-moi les notes demain, et aie soin qu’il y ait du papier et de l’encre… Quelle somme ! Je te le disais bien qu’il faut payer petit à petit ; mais non, il vous fourre tout à la fois. Quelle engeance !

— Deux cent cinq roubles septante et deux kopeks, dit Zakhare, après avoir compté. Donnez l’argent, s’il vous plaît.

— Vraiment, tout de suite ! Attends encore : je vérifierai demain…

— Comme il vous plaira, monsieur ; ils demandent…

— Allons, allons, laisse-moi tranquille ! J’ai dit demain, et demain je paierai. Va chez toi, j’ai à travailler : j’ai des soucis bien plus graves…

Élie s’assit commodément sur une chaise et ramena ses pieds sous lui : mais il commençait à peine de méditer que la sonnette retentit.

Parut un petit homme au ventre modeste, à la face blanche, aux joues roses, au crâne chauve qu’entourait, à partir de la nuque, une frange de cheveux noirs et épais.