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OBLOMOFF.

— Le diable sait… dans le Tyrol ! fit Élie d’une voix à peine intelligible.

— Puis il faut vous rendre sous un climat sec, en Égypte, par exemple…

« Il ne manquait plus que cela ! » pensa le patient.

— Éviter tout souci et tout chagrin….

— Cela vous est facile à dire, répliqua Oblomoff, vous ne recevez pas du staroste des lettres comme celle-ci…

— Il faut aussi éviter de penser, continuait le docteur.

— De penser ?

— Oui, toute tension d’esprit…

— Et le plan des réformes à introduire dans ma propriété ? De grâce, est-ce que vous me prenez pour une bûche ?

— Ah bien ! cela vous regarde. Mon devoir est de vous prévenir. Il faut aussi se préserver des passions : elles retardent la guérison ; il faut chercher des distractions : par exemple, des promenades à cheval, la danse, un exercice modéré au grand air, les conversations agréables, surtout avec le beau sexe, afin que le cœur batte légèrement et seulement par l’effet de douces sensations.

Oblomoff l’écoutait, l’oreille basse.

— Ensuite ? demanda-t-il.

— Ensuite Dieu vous préserve de lire ou d’écrire !