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OBLOMOFF.

— Si vous suivez mes prescriptions à la lettre, dit-il…

— C’est bon, c’est bon, je les suivrai exactement, répondit Oblomoff d’une voix mordante en l’accompagnant.

Le docteur partit, laissant Élie dans l’état le plus pitoyable. Il ferma les yeux, mit ses deux mains sur sa tête, se pelotonna sur sa chaise et resta ainsi sans regarder nulle part, sans rien sentir…

On put entendre derrière lui un appel timide.

— Monsieur.

— Eh bien ? dit-il.

— Que faut-il répondre à l’intendant ?

— À quel sujet ?

— Mais au sujet du déménagement.

— Tu reviens encore là-dessus ? demanda Oblomoff stupéfait.

— Mais que dois-je faire, monseigneur ? décidez vous-même. Ma vie est bien assez amère sans cela, j’approche de la tombe…

— Non, assurément c’est toi qui veux me mener à la tombe avec ton déménagement, dit Oblomoff. Écoute donc ce que dit le docteur.

Zakhare ne trouva rien à répondre, seulement il soupira avec une telle force que les bouts de sa cravate tremblèrent sur sa poitrine.

— Tu as résolu de me faire mourir ? demanda