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OBLOMOFF.

— Il n’est pas du pays, alors ne le touchez pas ! disaient les vieux, assis sur le banc de terre autour des cabanes et mettant les coudes sur leurs genoux. Qu’on le laisse là ! Il ne fallait pas y aller !…

Tel était le petit coin où, tout à coup, Oblomoff fut transporté par son rêve. Des trois ou quatre villages qui s’y éparpillaient l’un était Sossnofka, l’autre Vavilofka, à une verste de distance.

Sossnofka et Vavilofka étaient un bien patrimonial de la famille des Oblomoff et, pour cette raison, connus sous le nom générique d’Oblomofka. À Sossnofka se trouvaient la ferme et la maison seigneuriale.

À cinq verstes était le village paroissial de Verkliovo, avec quelques petits hameaux dépendant de la même propriété, jadis appartenant à la famille, et depuis longtemps passés en d’autres mains.

Ce village avait été acheté par un riche seigneur qui ne paraissait jamais dans ses terres. Il était administré par un intendant d’origine allemande. Et voilà toute la géographie de ce petit coin.


X


Oblomoff se réveilla le matin dans son petit lit. Il n’a que sept ans ; il est leste, gai. Comme il est gentil, rose, potelé ! Ses joues sont si rondelettes qu’un