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OBLOMOFF.

ne puis cependant rester debout aussi longtemps[1].

— Mais quand est-elle partie ? demande M. Élie père ; il me semble que c’est après la Saint-Élie.

— Qu’est-ce que tu dis, Élie ! Tu confonds toujours. Elle n’a même pas attendu le sémik[2], dit sa femme.

— Il me semble pourtant qu’elle était ici pendant le carême de la Saint-Pierre, repart M. Élie père.

— Tu es toujours comme cela ! dit sa femme avec reproche, tu discutes et cela ne sert qu’a te faire tort…

— Allons ! comment n’aurait-elle pas été ici au carême de la Saint-Pierre ? Puisque à cette époque on faisait des pâtés aux champignons : elle aime…

— Mais c’est Maria Onissimovna, c’est elle qui aime les pâtés aux champignons ! Comment peux-tu l’oublier ! Et Maria Onissimovna n’est pas restée chez nous jusqu’à la Saint-Élie, mais jusqu’au jour des saints Procopius et Nikanor.

On comptait le temps par les fêtes, les saisons, les divers événements de famille et de la vie domestique, sans jamais s’en rapporter aux dates ni aux mois. Peut-être cela venait-il en partie de ce que, tous, excepté Oblomoff, brouillaient les noms des mois et l’ordre des dates.

  1. Dans le rite grec les fidèles restent debout durant tout l’office.
  2. Le septième jeudi après Pâques, qui est un jour de fête.