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OBLOMOFF.

ordonnait d’atteler le pie, et où sa mère l’accueillait au thé avec un sourire et une agréable nouvelle.

— Tu n’iras pas aujourd’hui ; c’est jeudi fête. Est-ce la peine d’aller et de venir pour trois jours ?

Ou quelquefois tout à coup elle lui déclare qu’aujourd’hui c’est la semaine des parents[1] : « On n’a pas le temps de penser à l’étude : on va faire des beignets. »

Ou bien encore la mère le regarde fixement le matin du lundi, et lui dit :

— Tu n’as pas les yeux reposés. Te sens-tu bien ? et elle branle la tête.

Le malicieux gamin est on ne peut mieux portant, mais il se tait.

— Reste donc cette semaine à la maison, disait-elle, et après nous verrons.

Et tous dans la maison étaient intimement persuadés que l’étude et le samedi des morts ne pouvaient nullement s’accorder, ou qu’une fête qui tombait le jeudi, empêchait d’étudier pendant toute la semaine. Seulement quelquefois un domestique ou une servante qu’on vient de gronder à cause du jeune barine murmure :

« Hou ! l’enfant gâté, va te cacher chez ton Allemand, donc ! »

  1. La semaine des morts.