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OBLOMOFF.

forte opposition dans celui de Stoltz. La lutte des deux parts fut opiniâtre. Stoltz terrassait directement, ouvertement, bravement ses adversaires, tandis qu’ils imitaient ses coups par les feintes dont on vient de parler et par d’autres ruses. La victoire ne fut pas décisive.

Peut-être la persévérance allemande aurait-elle fini par vaincre l’entêtement et l’endurcissement des Oblomoftzi ; mais l’Allemand rencontra un ennemi dans son propre camp, et le destin voulut que la victoire ne restât à aucun des deux partis. Le fait est que le fils de Stoltz gâtait Oblomoff, tantôt en lui soufflant ses leçons, tantôt en lui faisant ses versions.

Oblomoff vit ainsi clairement son existence chez ses parents et chez Stoltz. Dès qu’il se réveille à la maison, auprès de son lit se tient Zakharka, qui devint plus tard son fameux valet de chambre Zakhare Trofimoff.

Zakhare, comme jadis la bonne, lui tire ses bas, lui chausse ses souliers, et Ilioucha, âgé de quatorze ans, reste au lit et lui présente tantôt un pied, tantôt l’autre. Si la moindre chose lui déplaît, il envoie un coup de pied au nez de Zakharka ; si Zakharka mécontent s’avise de se plaindre, il est sûr d’attraper encore une taloche des grandes personnes.

Ensuite Zakharka lui peigne la tête, lui met sa jaquette, passant avec précaution les bras de M. Élie