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OBLOMOFF.

— Attendons un peu : il est encore de bonne heure.

— Comment ! de bonne heure ! On compte sur vous pour midi ; nous dînerons plus tôt, vers les deux heures, et ensuite… à la promenade ! Allons, partons. Faut-il appeler pour qu’on vous habille ?

— Ah bien oui ! m’habiller ! Je ne suis pas encore lavé.

— Alors lavez-vous.

Alexéeff se mit à marcher de long en large, ensuite il s’arrêta devant un tableau qu’il avait vu mille fois, jeta en passant un coup d’œil par la croisée, prit un objet sur l’étagère, le tourna entre ses mains, le regarda en tous sens et le replaça, puis se remit à marcher en sifflotant — tout cela pour ne pas empêcher Oblomoff de se lever et de se laver. Ainsi se passèrent dix minutes.

— Eh bien ? demanda tout à coup Alexéeff à Oblomoff.

— Eh bien ?

— Vous êtes toujours couché ?

— Mais est-ce qu’il faut que je me lève ?

— Comment donc ! On attend. Vous consentiez à venir.

— Où cela ? je ne voulais aller nulle part…

— Voyons, monsieur Élie, ne m’avez-vous pas dit, tout à l’heure que nous allions dîner chez Oftschinine, et de là à Ekaterinnhoff…