[F° 72 d] Li gourpix[1] a tel maniere qu’il s’en vait as chans[2] et s’estent comme morz pour prendre les oisiaus [b].
Quant li cers veult renouveler son aage, si menjue aucune serpant[3][c].
Se bouteriaus ou yraingne mort l’omme, li hons en prant[4] souvent la mort[d]. La salive d’oume geuné[5] tue communement l’yraingne et le bouterel.
Se uns leus[6] et uns hons s’entrevoient de loing, celui qui est premiers[7] veüz si enroe[e]. Li leus [F° 73 a] enporte la berbiz[8] sanz mal faire, qu’il[9] ne soit aparceüz[10], et puis la deveure en son repos quant il l’a portée jusques au[11] bois[f].
L’yraingne trait de ses entrailles le fill[12] dont ele fait ses trailles pour prendre les mouches que ele menjue[g].
Quant la singesse a ·ii· faons, si en aimme l’un plus que l’autre. Ele porte l’ainzné entre ses braz, et li autres la sieut a pié au mieulz[13] qu’il peut[14][h].
Li chiens garde les biens son seigneur[15], qu’il n’ont garde d’ou-[F° 73 b] mes[16] ne de bestes. Et si reconnoist son seingneur, et l’aimme seur touz autres, et de si grant amour, que souvent avient qu’il ne le veult guerpir ne a droit ne a tort devant la mort. Et tant se dueldra de sa mort, qu’il en muert souventes foiz[i]. Si a en Angleterre en aucuns lieus une maniere de chiens qui vont querre les larrons la ou il les truevent[j].
La mustele, qui est petite beste, occit[17] le basilique et se combat tant
- ↑ — B : goupix.
- ↑ — B : chanz.
- ↑ — A : aucune serpant ; B : aucune serpant (« serpant » est tantôt masculin, tantôt féminin dans les manuscrits. Cette variation de genre est confirmée. Cf. f° 56 a).
- ↑ — B : prent.
- ↑ — B : d’omme geun.
- ↑ — B : lieus.
- ↑ — B : premier.
- ↑ — B : brebiz.
- ↑ — B : qui.
- ↑ — B : aperceüz.
- ↑ — B : as.
- ↑ — B : fil.
- ↑ — B : miex.
- ↑ — B : puet.
- ↑ — B : seingneur.
- ↑ — B : ommes.
- ↑ — B : ocit.
- ↑ [F° 72 c — 73 d = Vers 3179-3231.]
- ↑ « Li gourpix... les oisiaus, » Jacques de V. 92 ; Neckam II. 125. Isidore, Etym. XII. 2. 29.
- ↑ « quant li cers... serpant. » Solin 19 ; Jacques de V. 92 ; Neckam II. 136. De Laud. IX. 133.
- ↑ « Se bouteriaus... la mort. » Jacques de V. 92.
- ↑ « Se uns leus... si enroe. » Jacques de V. 92 ; Isidore, Etym. XII, 2, 24 ; Neckam II. 153. De Laud. IX. 117. Ce passage manque dans le ms. en vers.
- ↑ « Li leus enporte... jusques au bois. » Jacques de V. 92.
- ↑ « L’yraingne... menjue. » Jacques de V. 92 ; Neckam II. 113.
- ↑ « Quant la singesse... qu’il peut. » Solin 27 ; Jacques de V. 92 ; Isidore, Etym. XII. 2. 31.
- ↑ « Li chiens garde... souventes foiz. » Jacques de V. 92 ; Isidore, Etym. XII, 2. 26 ; Neckam II. 157.
- ↑ « Si a en Angleterre... truevent. » Neckam II. 157.