encontre ce que vous voulez veoir, ou le ciel, ou la terre, ou ce que vous voudroiz. Se la chose [F° 97 b] que vous tendroiz est plus large que il n’a entre vos[1] ·ii· ieulz de loing, ele vous touldra a veoir[2][* 1] près et loing par darrieres li plus que ele n’a de large. Et se la chose est toute igaus en loing comme vous poouez[3] estendre vos[4] ·ii· ieulz, autant vous en touldra devant vous
Fig. 22.
comme la chose avra de grant. Se la chose a mains de grandeur qu’entre voz ·ii· ieulz n’a de lonc, ele vous touldra mains a veoir et près et loing [F° 97 c] que ele[5] n’est large de ce que vous[6] voudroiz veoir. Et quant vous metroiz la chose plus loing de vos[7] ieulz, tant en porroiz[8] vous plus veoir de l’autre part en sus de vous, tant que veoir la porroiz toute. Tout autresi est il du soleill[9] sanz doutance, qui pas[10][* 2] la terre en[11] grandeur, si qu’il voit le ciel tout entour, et les estoiles, et quanqu’il a el firmament.
- ↑ * L’infin. de ce verbe se présente très souvent dans le texte. Le scribe de A écrit toujours « veoir ». Ce cas-ci est donc isolé. De plus, le scribe écrit distinctement « avoir » en un mot. Il semble donc probable qu’il y a ici erreur de sens plutôt qu’une forme orthographique.
- ↑ * « pas ». La chute de l’e final à la troisième pers. sng. prés. ind. n’est pas un cas isolé (cf. f° 97 c « pas », f° 136 a « present »). Les exemples dans d’autres textes sont nombreux : « regard », « comand », « merci » (Haumtone, Halle 1899), cf. Suchier, St. Auban p. 36, 52 ; Stimming, o. c. p. 181, 182. C’est un trait fréquent en angln. ; cf. aussi note p. 121.