Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/116

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sardes ignorées. À voir tant de génies quelconques émerger facilement au jour, grâce à la complicité des camaraderies, je regardais aussi vers les toits, les fenêtres éclairées des septièmes au-dessus de l’entresol, rêvant peut-être qu’un génie inconnu se débattait là contre la difficulté d’apparaître, dans le sombre nuage de l’Inédit. Je croyais entendre une voix crier à ces Prométhées de nos greniers caucasiques : Tu seras obscur à perpétuité !

Et m’imaginant que bien des forces se perdaient ainsi, je devenais apôtre. Oh ! rêve ! j’aurais voulu ouvrir toutes grandes les portes d’un théâtre imaginaire et grandiose à ces assoiffés de gloire. L’idée du théâtre des hydropathes devait sortir de là. Passons.

Thamar, maîtresse infidèle, avait raté plusieurs rendez-vous, un entre autres, le mardi-gras. Où était-elle allée, la statue ? probablement vers quelque Élysée-Montmartre. Je lui écrivis en vers, ce qui est le comble de la vengeance.

Quelque temps après, comme elle ne m’avait pas répondu, soit qu’elle n’eût rien en effet à me dire, soit qu’elle se méfiât avec raison de son orthographe, car l’orthographe, chez elle, était bien inférieure à la plastique, bref !