Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/183

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— Alors vous vous rébellionnez, reprit sévèrement le brigadier.

— Moi, pas encore. Tenez : un conseil ! Dressez-moi procès-verbal ; demain, j’irai chez le commissaire, et, de la sorte, vous épargnerez à vous et à vos hommes la besogne de chasser trois cents personnes, qui ne se laisseraient pas faire.

On me dressa procès-verbal, ainsi qu’à l’hôtelier.

Le lendemain, à neuf heures, je me présentai au commissaire. Ce magistrat, contre mon attente, je dois le dire, se montra fort aimable.

— Oui, dit-il, j’avais donné des ordres, mais, précisément hier au soir, mon fils, qui est étudiant, se trouvait parmi vous, il est ravi. Eh bien ! mais faites une demande en règle, je l’appuierai, et d’ici là, déclarez-moi que vous répondez de l’ordre intérieur.

Et moi, parodiant Napoléon III :

— De l’ordre ? j’en réponds !

Cela se passait, tandis que M. Gigot était préfet de police.

Quelques jours plus tard, je me trouvais, au banquet de la Marmite Républicaine — une réunion de sénateurs, de députés, d’hommes