Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/198

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Comme mourait l’avril, — il ferma bien sa porte
Et revint près du lit, sans raison et sans voix.

Sentant peser sur lui les implacables lois,
Il ne pleura pas, mais rêveur d’étrange sorte,
Près du cadavre blanc, paré pour qu’on l’emporte,
Il écrivit des vers, les yeux fixes parfois.

Dans ces vers, il cela son âme, l’être même ;
Pour la femme adorée, il fit un long poème,
Douloureux et poignant, un monde… un univers…

C’était un pur chef-d’œuvre, élégie immortelle,
Dans le cercueil béant, lui, muet, mit ses vers,
Pour qu’ils ne fussent lus de personne autre qu’elle.

Et bien d’autres sonnets : les Violettes (si jolies et parisianistes !) ; la Libellule, etc., etc.,[1].

Champsaur fit mieux encore que de dire des vers aux hydropathes, il écrivit sur eux un article en tête du Figaro. Son entrée au Figaro lui valut du reste un duel, où il blessa son adversaire, mais, en revanche, le journaliste tua du coup le poète ; il est vrai que, des cendres, il sortit un romancier, l’auteur de miss America, parisienne étude, et du Cœur avec bien des et cœtera.

Et Jean Floux, dont le volume de vers très

  1. Édités chez Lemerre.