Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/236

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Bastien-Lepage, Fernand Icres, Emile Cohl, etc.

On aurait pu laisser à la postérité bien d’autres médaillons : Paul Arène, Coppée, Bourget, Clovis Hugues, Paul Marrot, Paul Monnet, Harry Alis, Lebargy, et plusieurs encore ; mais le journal, malgré son intermittence, ne vécut qu’un an et demi, c’était un laps de temps réellement insuffisant pour construire un Panthéon.

Afin de réparer autant que faire se peut avec une plume, cette omission du burin, je trace des silhouettes télégraphiques : Paul Arène est de moyenne taille, sec comme un sarment, et vif comme un diable, barbe en pointe, les yeux doux et la lèvre railleuse ; Coppée, Bonaparte (c’est le cliché) rêveur dans la solitude, gai dans Paris ; pas de barbe ; Paul Bourget, grand, très doux, moustache blonde ; Clovis Hugues, petit, chevelu, barbu, figure ayant éprouvé quelque tremblement volcanique ; Paul Marrot, petit, noir de la barbe et du cheveu, un Sarrazin, obligé de fuir Charles Martel, et oublié à Poitiers par quelque Maugrabin ; Paul Mounet, autre Sarrasin, mais grand, fort comme un Turc (naturellement) ; Harry Alis, genre an-