Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/238

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Il fait des vers qui sont beaux, si beaux que personne
Ne comprend. Il est dur, mais noble, zinc et beau.
Sur nos lèvres son nom vole… hein ? oui… c’est Goudeau.

Dans ce même numéro un, je cueille ce sonnet-programme de Jules Jouy.

Quitte le restaurant discret, où vous soupâtes,
Niniche et toi, bourgeois vide et prétentieux ;
Profitant du lorgnon que le vin sur tes yeux
Pose, viens avec moi t’asseoir aux hydropathes.

Pourtant avant d’entrer, un mot : — que tu t’épates
Ou non, garde-toi bien des mots sentencieux
Devant ce défilé de profils curieux ;
L’endroit est sans façon, on n’y fait point d’épates.

Certes ne t’attends pas à trouver un goût d’eau
Au parlement criard que préside Goudeau ;
Laisse à ton nez poilu monter l’encens des pipes ;

Et — moins sot que Louis, aux canons bien égaux,
Foudroyant les Téniers et leurs drôles de types —
Du Cercle Hydropathesque admire les magots.

Dans le numéro 4, on vit la face souriante de Coquelin cadet ; un sonnet de Cabriol (G. Lorin).

Coquelinin, coquelinant,
Bon Coquelin de joyeux rire,