Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beau tapage littéraire que suscita ce superbe volume de vers : la Chanson des Gueux.

Pour ceux qui avaient encore dans l’œil la lueur des incendies de la Commune, cette Chanson, apparut vite comme le chant du Coq rouge, qui se serait subitement réveillé dans les broussailles enchevêtrées, sur les ruines des Tuileries et du palais de la Cour des comptes.

Ouvrez la porte
Aux petiots qui ont bien froid.
Les petiots claquent des dents.
Ohé ! ils vous écoutent !
S’il fait chaud là-dedans,
Bonnes gens,
Il fait froid sur la route.

Ouvrez la porte
Aux petiots qui ont bien faim.
Les petiots claquent des dents.
Ohé ! il faut qu’ils entrent !
Vous mangez là-dedans
Bonnes gens,
Eux n’ont rien dans le ventre.

Ouvrez la porte
Aux petiots qui ont sommeil.
Les petiots claquent des dents.
Ohé ! leur faut la grange !
Vous dormez là-dedans,