Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tel était Sapeck.

Raoul Ponchon, c’était autre chose. Monté dans le tramway poétique, il n’imitait le cri d’aucun chien, fût-ce Victor Hugo, Boileau, ou Stéphane Mallarmé. Avec une indépendance absolue, il traînait sa vie où bon lui semblait. Éditera-t-il un volume, demandait-on, ou n’en fera-t-il pas ? Question oiseuse. Il inspira, dit-on, des vers modernistes, mais il dédaignait de se soumettre aux exigences éditoriales. Il jugeait souverainement du mérite des gens, brochés ou reliés, et se contenta longtemps de cette attitude.

Pourtant on put lire de lui quelques vers ; la République des Lettres en publia. La Cravache (est-ce bien la Cravache ?) imprima, vers 1877, une satire où on lisait, qu’après tout rien n’étonne, puisque

Adelphe Froger est quelqu’un, et Nodaret quelque chose.

Rappelons ici qu’Adelphe Froger était rédacteur en chef de la République des Lettres et que Nodaret signait les articles qui visaient Richepin et Maurice Bouchor.

Voici des vers de Raoul Ponchon :