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SCENE III.


Le vieux MONTALAIS, MARIANNE, LA FLEUR.


La Fleur, les arrêtant.

, là : il reviendra, puiſqu’il vous l’a promis. On eſt bien fort quand on a du courage. Vous pleurez ! N’a-t-il pas l’épée de la Fleur ? Eh, attendez pour vous affliger la fin de l’aventure.

Le vieux Montalais.

Monſieur, je ſuis pere.

Marianne.

Ah, mon Frere !

La Fleur.

Je n’ai jamais vu pleurer mes parens. Je ne les connois pas. Ce devoient être d’honnêtes gens, puiſqu’ils ont fait en moi un brave homme. S’ils vivoient encore, ils auroient plus de courage que vous. Je n’aime pas à voir du chagrin à perſonne, moi : je ſuis gai par-tout & vous m’attriſtez.

Le vieux Montalais.

Eh bien, Monſieur, il faut céder à vos avis. Je laiſſe au Juge du ſort, à cet être bienfaiſant, le ſalut de mon fils.

La Fleur.

Voilà ce qui s’appelle raiſonner.